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Reportages 2019-2020

La semaine de l’égalité filles-garçons au lycée Utrillo de Stains

Entre le 2 mars et le 6 mars 2020, le lycée Maurice Utrillo a organisé une semaine de l’égalité filles - garçons en proposant aux élèves des conférences débats, projections et expositions d’affiches.

Les objectifs de la semaine étaient :
- de sensibiliser et de former les élèves au respect des autres,
- de combattre les idées reçues et les stéréotypes entre les filles et les garçons,
- de créer un climat scolaire propice aux apprentissages et un climat de classe favorable et bienveillant.
Des objectifs dans lesquels parcours citoyen, parcours santé et parcours avenir sont étroitement liés.

L’association Femmes solidaires, le Centre municipal de santé de Stains et le Planning familial ont également participé aux actions de la semaine.

« Il y des stéréotypes que je ne connaissais pas »

Mme Demharter, juriste au CIDFF 93 (Centre national d’information des droits des femmes et de la famille de la Seine-Saint-Denis), a amorcé la semaine en animant deux séances qui portaient sur l’égalité, les discriminations et les relations amoureuses afin de déconstruire les stéréotypes et les préjugés ; les interactions étaient riches et les élèves à l’écoute et respectueux de la parole de chacun.
Question à un élève de terminale « Qu’avez-vous appris lors de cette séance ? »
« L’égalité filles – garçons dans la société. Il y des stéréotypes que je ne connaissais pas. […] Les publicités à caractère sexué m’interpellent car elles véhiculent les stéréotypes. Les lois encadrant l’égalité filles – garçons sont récentes ; c’est paradoxal dans le pays des droits de l’homme car les mesures favorisant l’égalité sont très récentes ».

« Notre territoire fait grandir des jeunes qui vont, je l’espère, considérablement bouleverser l’ordre établi »

Maître Haïdara a proposé des séances sur les notions d’égalité.
En classe de 2nde : « Beaucoup de participation, et des interventions très pertinentes. Sur le fond, dans l’ensemble, la classe adhérait aux notions d’égalité. Il y a tout de même eu quelques personnes pour qui les clichés ont "la dent dure" mais l’effet de groupe leur a permis de comprendre pourquoi leur position dissidente posait problème ».
« La classe de Terminale est de loin la classe la plus informée sur le sujet que j’ai eue depuis ces 3 années d’intervention ! En plus d’être calmes, attentifs et respectueux, ils ont su faire preuve d’une analyse extrêmement mature sur la question de l’égalité à la fois les filles comme les garçons. J’ai rarement vu des jeunes aussi éveillés sur cette question. Le vocabulaire employé était mature et l’argumentation étaient pour toutes et tous très bien construite. J’ai tout simplement été bluffée et émue de voir que notre territoire fait grandir des jeunes qui vont, je l’espère, considérablement bouleverser l’ordre établi ».

LGBT-phobies : « Le débat s’est ouvert. Quelques élèves ont pas mal de préjugés, mais ils ont participé. »

M. Thevenet, responsable du pôle d’intervention en milieu scolaire de l’association Le Refuge, a expliqué la situation vécue par des jeunes exclus de leur cellule familiale car victimes de « LGBT-phobies ». Il a demandé aux élèves de donner leur avis sur cette situation, avec leurs arguments, ce qui a lancé les échanges ; ils ont ensuite définit ensemble l’homosexualité et l’homophobie et élaboré un tableau illustrant l’impact des LGBTphobies sur les victimes.
« Le débat s’est ouvert. Quelques élèves ont pas mal de préjugés, mais ils ont participé au débat, écouté, je suis sûre que ça va les faire cogiter », Mme Yous, professeure d’Eco-Droit et de Gestion Administration

« Les élèves ont été abasourdis, choqués par cette violence »

Le médecin Cheffe Ghada Hatem a animé des séances pour sensibiliser les élèves sur les violences (physiques ou psychologiques) faites aux femmes, avec l’appui de nombreux exemples et données chiffrées, et plus spécifiquement les dangers et les conséquences de l’excision. Confrontés à ces chiffres, les élèves ont été abasourdis, choqués par cette violence et n’ont pas hésité à questionner l’intervenante et à réfléchir à ce problème.


Déconstruire les stéréotypes

Mme Gneto, judokate et ambassadrice du Sport de la Région Île-de-France est venue présenter son sport. La séance était axée autour de l’initiation au judo suivie d’échanges sur le parcours de l’athlète qui a expliqué que son sport était mixte. L’athlète a insisté sur le respect entre les sportifs, quel que soit leur sexe / genre, la tolérance, le vivre-ensemble, des valeurs qui permettent de se construire en tant que citoyen

 

 

 

La structure « EMPOW’HER », qui soutient les femmes dans leur parcours entrepreneurial a proposé un quiz aux élèves afin de leur faire prendre conscience des difficultés auxquelles sont confrontées les femmes dans leur vie professionnelle et personnelle. Les intervenants ont explicité le concept du genre et donné des exemples de stéréotypes et de leurs conséquences. Ils ont aussi demandé aux élèves de réfléchir aux actions qui pouvaient être mises en place pour sensibiliser et favoriser l’égalité filles-garçons dans les établissements scolaires.


 
« Pour déconstruire les stéréotypes et comprendre l’histoire du genre »
 

La structure « BECOMTECH », qui initie les filles aux métiers du digital afin de réduire l’écart entre les filles et les garçons dans le secteur de l’informatique, a expliqué son programme d’actions et proposé une sensibilisation à la conception d’une page Web. L’intervention a permis aux élèves d’élargir leurs possibilités d’orientation dans l’optique du choix de spécialités en classe de 1ère pour les filles.

 

 

« La virilité varie selon une société qui impose ses codes et ses mœurs. »

En partenariat avec la médiathèque Louis Aragon de Stains, quatre classes ont assisté à une projection d’un film intitulé « la virilité en question » suivi d’un débat avec l’un des acteurs.
Témoignage d’une élève de terminale à l’issue de la projection : « La virilité a été retenue sous différents angles. La grosse brute qui faisait de la boxe et qui est champion. La personne masculine assez efféminée et victimisée. La virilité varie selon une société qui impose ses codes et ses mœurs ». « Les échanges étaient assez riches, les avis étaient partagés et on a débattu énormément ». 

Relations amoureuses ? Rapports sexuels ? Première fois ?

La troupe de Synergies Théâtre a proposé un théâtre forum en deux temps : tout d’abord, les comédiens ont joué une pièce d’une vingtaine de minutes, puis un débat avec les élèves où ces derniers pouvaient rejouer les différentes scénettes en argumentant leurs idées afin de faire évoluer la situation. Parmi les thématiques abordées : les relations amoureuses entre les filles et les garçons, les rapports sexuels, la première fois, les moyens de contraception, la pornographie et la sexualité, le regard des parents par rapport aux relations, les inégalités de traitement entre les filles et les garçons, le regard des proches et de l’entourage sur les relations amoureuses.

Le harcèlement au travail

Mme Jalat, de la mairie de Stains, et M. Mbow, juriste à la Maison du Droit et de la Médiation ont animé des séances sur le harcèlement et plus spécifiquement sur le harcèlement au travail. Ils ont amené les élèves à s’interroger sur les situations de harcèlement, leurs origines, le rôle de chacun des acteurs et leurs conséquences. 

Les préjugés dans les quartiers et le parcours des combattantes

Mme Nonone, chargée de mission CLSPDR (Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance) à Stains, a présenté un film documentaire intitulé « Le parcours des combattantes », réalisé par Olivier DELACROIX. La projection a été suivie d’un débat-échange avec Mme Nonone qui est présente dans le film.

Former les personnels

La semaine suivante, Mme Berton-Schmitt, chargée de mission Éducation au Centre Hubertine Auclert, a animé un temps de sensibilisation à destination des personnels de l’établissement autour de la thématique générale : « Mettre en œuvre l’égalité filles-garçons au lycée » pour aborder les points suivants : prendre la mesure des inégalités entre les femmes et les hommes dans l’ensemble de la société et le champ scolaire, comprendre que les rôles sociaux se construisent dès le plus jeune âge, analyser les pratiques professionnelles au prisme de l’égalité filles-garçons, agir au lycée.

Exposition sur la thématique « Bande-Dessinée et Sexisme »

Sous l’impulsion de Mme Aymard (professeure) et Mme Ya-Chee-Chan (professeure – documentaliste), des classes de 2nde ont réalisé des affiches sur la thématique « Bande-Dessiné et Sexisme » qui ont été exposées au CDI.



 

Témoignages des équipes éducatives du lycée :
« Ils ont pu voir leurs préjugés vaciller »
« J’ai senti que le besoin d’informations était grand »
« Promouvoir l’égalité filles - garçons est un travail de longue haleine et à répéter quotidiennement »

Mme Massonnet, proviseure adjointe et pilote de la semaine de l’égalité filles – garçons :
« Cette semaine très riche, a permis d’aborder plusieurs thématiques. Les élèves ont pu participer à diverses actions, ils ont été surpris, bousculés, poussés dans leur retranchement. Ils ont pu voir leurs préjugés vaciller. Les échanges ont pu être parfois compliqués mais il en restera toujours quelque chose. Les retours des personnes qui sont intervenues sont aussi très élogieux. Ils nous remercient de notre accueil et sont prêts, je n’en doute pas, à réitérer l’expérience l’an prochain. Certains sont nos partenaires depuis le début de l’aventure. Dans le contexte actuel, il importe de maintenir ce genre d’évènements qui a touché, à l’exception de 2 ou 3 classes, toutes les divisions de l’établissement, bon nombre d’enseignants du pro, du général et du technologique, un évènement fédérateur en somme dans ce lycée quelque peu clivé. Les retours des enseignants sont aussi très positifs ».

Mme Pichardie, professeure de Sciences Economiques et Sociales et qui a inscrit des classes pendant cette semaine :
« Les interventions étaient de qualité et ont énormément profité aux élèves. Mes élèves de Terminale, qui étaient peut-être un peu réticents au début, se sont montrés très impliqués dans les ateliers et ont posé énormément de questions. J’ai senti que le besoin d’informations était grand et cela montre à quel point cette semaine est importante dans la vie du lycée. J’espère que ce dispositif pourra vivre encore de nombreuses années et que les collègues enseignants inscriront encore davantage leurs classes ».

M. Lassus, CPE, et copilote de la semaine de l’égalité filles – garçons :
« Je tenais à remercier l’ensemble des personnels et les intervenants pour leur participation et leur coopération pour cette semaine de l’égalité, qui a été, je pense, un moment clé, fédérateur, et fort pour notre établissement. Les échanges entre nos élèves et les différents intervenants ont été riches, animés et le plus souvent dans le respect et l’écoute de chacun et chacune. Il est important et nécessaire de déconstruire les stéréotypes et les idées reçues sur les égalités entre les filles et les garçons, de tordre le cou sur les préjugés sexistes et ainsi alimenter la réflexion de nos élèves. Excepté 2 ou 3 classes, au moins une action aura été menée dans chaque classe. Toutes ces actions ont, j’espère, contribué à améliorer un climat scolaire propice aux apprentissages de nos élèves car ces derniers ont développé de nouvelles compétences. A l’année prochaine, pour une nouvelle édition, sachant que promouvoir l’égalité filles - garçons est un travail de longue haleine et à répéter quotidiennement ».

RGPD et droit à l’image
Les parents d’élèves disposent d’un droit d’accès, de modification et de suppression des données personnelles (photographies) de leur enfant.
Pour exercer ce droit, vous pouvez écrire à ce.93webmestre@ac-creteil.fr ou téléphoner au 01 43 93 73 72.

© DSDEN93 - article actualisé le 8 juillet 2020

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