Des rencontres hautes en couleurs au collège Théodore Monod de Gagny

Au collège Théodore Monod de Gagny, les professeurs voient loin pour leurs élèves. En effet, grâce à la mobilisation de Mmes Seibert et Grenot, professeures d’EPS, Mme Bchini, professeure documentaliste, et de M. Berrou, coordonnateur ULIS, les élèves ont depuis le début de l’année la chance de rencontrer des personnes aux parcours incroyables et hors du commun afin de s’en inspirer dans leur vie. Le but de ces rencontres est de sensibiliser les collégiens au fait qu’ils peuvent avoir des rêves et les réaliser.

Rencontre avec un sportif de haut niveau

C’est ainsi que des classes de 5^e et une dizaine d’élèves en inclusion ont rencontré, le vendredi 4 février 2022, Dimitri Jozwicki, sprinteur paralympique de 24 ans et membre de l’équipe de France de para-athlétisme en sprint. Atteint d’une infirmité motrice cérébrale (IMC) qui provoque un manque d’amplitude musculaire et articulaire, il a été trois fois champion de France et 2^e aux championnats d’Europe en 2021.

Ce jour-là, le jeune sportif est venu raconter aux élèves son parcours d’athlète : sa vie quotidienne, sa scolarité, sa carrière sportive, les différentes catégories de handicap aux JOP, sa vie professionnelle en tant qu’ergothérapeute … Les collégiens ont pu poser toutes leurs questions et ils ont compris l’importance de la persévérance parmi les facteurs qui favorisent la réalisation des rêves. Dimitri Jozwicki leur a expliqué qu’à leur âge, rien ne le prédisposait à devenir sprinteur de haut niveau et que c’est au gré des rencontres qu’il s’est dit que lui aussi pouvait devenir un battant engagé dans une passion, dépassant ainsi les contraintes du handicap.
Les élèves se sont sentis encouragés par ce message.

Dimitri J. commente sa finale du 100 m aux Jeux paralympiques de Tokyo à l’été 2021. Il y a participé dans la catégorie T38 destinée aux athlètes dont le mouvement et la coordination du bas du tronc et des jambes sont légèrement limités, ou limités de tout le corps, ou limités d’un degré faible à modéré sur un côté du corps.

Ce qui a également marqué les élèves lors de cette rencontre, c’est l’injustice et l’inégalité auxquelles est confronté Dimitri, dans sa vie sportive comme dans sa vie professionnelle : la société n’est pas particulièrement aidante et il doit toujours compter sur ses efforts et sa volonté pour atteindre ses objectifs. Les élèves ont été étonnés d’apprendre que l’athlète de haut niveau travaillait tout en exerçant le sport à ce niveau et admiratifs de l’énergie qu’il déploie pour réussir. 

Les élèves ont ainsi été très sensibles à la question du handicap et cela a conduit à des débats intéressants sur la différence entre "être empathique" et "ressentir de la pitié" et sur la question du déterminisme.

Un entraînement pas comme les autres

Après ces riches moments d’échanges avec le jeune athlète, les élèves ont eu le privilège de pratiquer un peu de sprint à leur tour et de s’échauffer avec Dimitri Jozwicki sur la piste athlétique de l’Arena de Gagny.

Mais ces sprints ne se sont pas passés de manière ordinaire… Afin de les sensibiliser aux obstacles que rencontrent les sportifs en situation de handicap, les élèves ont découvert la pratique de la course athlétique avec simulation d’un handicap visuel (port d’un masque déformant la vue) ou moteur (port de lests limitant l’amplitude articulaire).

Les collégiens se sont montrés très curieux à l’idée de découvrir ce que peut vivre un sportif porteur de handicap et ils ont « joué le jeu » avec entrain. Ce fut un choc pour certains de réaliser que cette situation inconfortable et cette peur, momentanées pour eux puisqu’ils allaient retirer le casque ou les lests peu après, était la réalité quotidienne des personnes en situation de handicap. Les élèves ont été marqués par ce que leur a expliqué alors Dimitri sur la pression, la peur, l’angoisse, le manque de contrôle ... 

A la fin de ce bel entraînement, les élèves sont repartis avec des souvenirs : des photos dédicacées du champion qui rêve déjà de participer aux prochains JOP de Paris 2024.

Cette rencontre a ensuite donné lieu à un réinvestissement en EMI (Éducation aux médias et à l’information) puisque les élèves ont participé à l’écriture de mini- articles de presse en vue de la réalisation d’un Web-JT spécial « Olympisme et paralympisme ». Cela les a également encouragés à suivre Dimitri sur les réseaux sociaux et donc, plus largement, à s’intéresser et à suivre des projets de vie incroyables. 

Lors de cette journée, le sport a servi un double intérêt citoyen : sensibiliser les élèves au handicap et à l’inclusion et les encourager à agir, à avoir des rêves et à les réaliser, quels que soient les différences, les situations et les obstacles. L’échange avec Dimitri Jozwicki a montré aux élèves qu’il était possible de sortir du déterminisme et a prouvé aux élèves d’ULIS qu’il ne fallait pas s’interdire quoi que ce soit.

RGPD et droit à l’image
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© DSDEN93 - article actualisé le 6 septembre 2022